Les crèches portugaises de Noël sont à l’honneur! Jusqu’au 25 Janvier 2009, deux expositions se trouvent à l’église de la Madeleine, à Paris. C’est l’occasion de découvrir cette tradition portugaise du « presépio » (crèche de Noël), et les santons associés, ces figures présentes dans toutes les crèches.
La première exposition est dans l’église, en grandeur nature, suivant la tradition de l’Alentejo. La deuxième se trouve dans la salle Royale, et est payante (3 euros, ou 1 euro tarif étudiant). Intitulée « Les trésors du Portugal », le Musée National d’Aveiro et la collection privée de Mme Cavaco Silva (épouse du président) y participent avec leurs pièces.


La crèche est traditionnellement installée le premier jour de l’Avent (quatrième dimanche avant Noël), sans le petit Jésus. Jésus n’étant né que dans la nuit du 24 au 25 décembre, on ne pourra mettre le petit Jésus dans la crèche qu’à ce moment là, après la messe de Minuit. C’est près de la crèche que l’on mettra les cadeaux pour les enfants. La crèche de Noël sera démontée après l’Epiphanie.



La crèche portugaise est connue pour ses « anachronismes », mettant des santons bien portugais qui n’ont pas de rapport avec l’histoire de la naissance de Jésus en Palestine. On trouvera par exemple dans la crèche un meunier, son moulin, des danseurs de « rancho » folklorique, des lavandières et autres personnages typiques du Portugal. Je me souviens encore lorsque je faisais la crèche de Noël au Portugal chez ma grand-mère, c’était toute une activité, le plus dur étant d’aller chercher la mousse en forêt, pour embellir notre bel ouvrage de Noël.



La production de santons au Portugal est encore largement majoritairement artisanale, et on peut trouver de véritables joyaux, représentatifs de la culture portugaise. Les « barritas », artisans de santons, existent depuis le XVème siècle, mais ce n’est qu’au XVIIIème que la crèche portugaise connaîtra un véritable essor, grâce au jeune italien Alessandra Giusti. Fraîchement arrivé d’Italie, il vient pour décorer les monastères de Lisbonne et de Mafra. C’est à Mafra qu’il crée l’école de crèches de Mafra, où il formera de nombreux futurs artisans de renom. C’est école existera jusqu’au XIXème siècle, laissant son emprunte durablement sur la société portugaise.












