Les traditions sont très fortes chez les portugais. Quand Noël arrive, c’est le moment idéal pour retrouver la magie de cette période. A Priscos, depuis 2006, la paroisse du village organise ce gigantesque « presépio », crèche en portugais.
Chaque année, la crèche gagne en importance. Il est loin le temps où le Père João Torres avait commencé avec 50 figurants. Plus de dix ans plus tard, ce ne sont pas moins de 800 personnes qui participent !
L’évènement se veut donc populaire, on vient découvrir une crèche, symbolisant la naissance de Jésus, et on en profite pour faire découvrir d’anciennes traditions, d’anciens métiers qui se sont perdus ou presque. La rigueur historique n’est pas ici de mise, des outils du XIXème siècle côtoyant des sandales en plastique et autres lunettes. Le but ici est surtout de passer un bon moment en famille, sur un parcours balisé, permettant de découvrir le Portugal d’autrefois.
Par une petite ouverture de la palissade qui entoure le site de l’évènement, on peut avoir un aperçu du village construit pour l’occasion, au pied de l’église.L’entrée de la crèche vivante, où deux personnes saluent les visiteurs.D’entrée de jeu, on sait que nous ne sommes pas venus visiter un musée à la rigueur historique éprouvée. Bien sûr, c’est rigolo de voir du maïs étalé comme ça, sauf que… il n’y avait pas de maïs de ce coté-ci de l’Atlantique avant Christophe Colomb !
Néanmoins, nous n’oublions pas qu’il s’agit de la naissance de Jésus. Ainsi, on peut y découvrir un camp romain, gardé par des légionnaires plus ou moins bien déguisés, une synagogue ou encore des égyptiens. La pédagogie est ici timide, seuls quelques rares écriteaux dans la « synagogue » nous apportent un peu d’éclairage sur ce lieu de culte.
Des juifs. On imagine qu’ils tiennent la torah.le Saint des Saints pour les juifs
Pour ma part, j’y suis allé en famille, et j’avoue que je me suis bien amusé (et bien mangé). Il y a une ambiance très bon enfant, avec beaucoup d’interaction entre les participants et le public. Je prends un exemple : le passage par les « catacombes », où certaines momies étaient en fait… de vraies personnes chargées de nous faire peur :)
Pour la paroisse, il s’agit avant tout d’un évènement nous rappelant que Noël, c’est avant tout la naissance de Jésus. Un moment de réflexion, un moment à passer en famille. Nous sommes loin du consumérisme de cette période, loin des boutiques et du commercial. Et en effet, l’entrée est gratuite, sauf pour ceux qui ne veulent pas faire la queue : 5 euros. C’est une somme ridiculement modique au vu de la débauche de moyens qui sont mis en oeuvre chaque année à Priscos, avec l’aimable participation de pensionnaires de la prison de Braga, à quelques kilomètres de distance. Une façon d’aider les oubliés de la société, de les réinsérer socialement, de leur faire profiter à eux aussi d’un peu de la magie des fêtes.
Toute la population de Priscos participe à la crèche, petits et grands.
Le presépio de Priscos a lieu généralement de mi-décembre à fin janvier, et c’est, à mon humble avis, un lieu de visite incontournable du nord du Portugal pendant les fêtes.
Adresse : Largo da Igreja, 4705-562 Priscos
Photos de la plus grande crèche vivante d’Europe
Peut-être l’endroit le mieux décoré, avec ces charmantes Vestales.Selfies avec le roi.Chez les égyptiens.Le campus romanus, le camp romain.Avec des décorations farfelues, qui ne ressemblent en rien à la réalité historique. Mais les enfants sont contents, soyons indulgents.Une catapulte. Enfin… « catapulte », je doute qu’elle puisse projeter la moindre pierre… :DQuelques légionnaires en patrouille. Très bons casques de chantier peints pour l’occasion.Le Sénat. Pendant la visite du président de la République (oui, il est venu), il était déguisé bien sûr en notable romain.C’est au pied de l’église du village que se trouve la crèche. Chaque année, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui viennent admirer le travail des paroissiens.Les forgerons à l’oeuvreLe tailleur de pierreLes pleureuses. C’est un métier aussi.On prépare le vinOn fait de l’eau de vie. Oui, avec un alambic, inventé quelques siècles après la naissance de Jésus, mais ce n’est pas graaaave. ^^Préparation de la laineOn file la laine…Réalisation du fil de l’aineOn pouvait acheter à manger sur place, ici des noix.Ici, c’est plutôt les fruits. C’était vraiment miraculeux, il y avait des ananas, un fruit que Jésus n’avait certainement jamais vu.La boulangerie, et ses boulangers, avec un des meilleurs pains que j’ai pu manger au Portugal. C’est ça, le traditionnel, fait au feu de bois !Ce pain, pas vraiment comestible, se trouvait dans le temple. On reconnait l’étoile de David.La synagogue.Des étudiants apprennent l’art d’écrire en hébreu.D’autres enfants préfèrent vendre du vin aux clients assoiffés par tant de découvertes.Les décors sont faits avec passion et savoir-faire.J’ai mangé ici un très bon pão de ló. Un vrai étouffe-chrétien !Ici, on coupe du boisOn nous montre comment on fait de la farine, avec la meule.Un moulin à eau… ou est-ce une noria ?Chaque année, le site progresse, avec de plus en plus de constructions durables.Le cordonnierOn se croirait vraiment dans une ancienne rue, avec ses marchands, ses passants…Même si les visiteurs sont nombreux, il est toujours possible de s’écarter un peu et de souffler.Il nous a quand même fallu trois heures pour tout visiter.La place centrale, avec derrière les vestales, les égyptiens…Représentation d’un intérieur de Palestine au temps de Jésus ? Rien n’est moins sûr…Le soir tombe… il est peut-être temps d’aller voir Marie et Joseph. Nous sommes dans la bonne direction, l’étoile nous guide !Joseph et Marie. Jésus n’est pas encore né.C’est le soir, avec une bonne soupe, cuite au feu.Ce village biblique est bien illuminé.L’église de São Tiago (Saint Jacques), à Priscos.Lumières féériques à l’entrée, vendeurs de churros. C’est peut-être le coté le plus commercial de Priscos. Autant dire, rien, par la volonté des villageois eux-mêmes. Ici,o n vient pour découvrir le monde de la crèche, pas pour consommer.
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