Volt Portugal
Volt Portugal

Panorama des partis politiques du centre portugais

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« C’est au milieu qu’est la vertu » dit la bien connue expression portugaise. Les partis centristes, entre gauche et droite, ne sont pourtant pas très populaires.


Le Centre, absent

Les idées des partis du Centre ont pourtant tout pour plaire. Souvent pragmatiques, les partis centristes ne sont pas enfermés dans un dogme idéologique. On pourrait penser qu’ils se font éclipser parce les deux principaux partis portugais : le PS et le PSD. Ces deux grandes formations sont, après tout, des partis centristes également, l’un à tendance de gauche, l’autre à tendance de droite….

Quatre partis politiques ne se réclamant ni de gauche ni de droite sont capables de se présenter aux principales échéances électorales. Tous du Centre, mais tous avec des particularités qui les différencient. En votant pour l’un deux, on vote pour un projet spécifique, qui n’est pas ou peu abordé par les grands partis.

En revanche, en se positionnant au centre, tous peuvent s’allier avec un parti du gouvernement, et ainsi pouvoir appuyer le projet qui leur tient à coeur. Encore faut-il réussir à élire un député…

Volt Portugal

Ceux qui cherchent à avoir une Europe plus unie, fédérale et solidaire ont leur parti. Il s’agit de Volt, un parti présent dans toute l’Union Européenne.

A l’heure du Brexit, à l’heure de l’insatisfaction généralisée envers l’Europe, Volt est une voix qui se réclame de l’Europe, et qui fait appel de ses voeux pour encore plus d’intégration.

Ce discours, pour moi qui suis binational, à cheval sur deux pays, je l’entends, et il me plaît. Quand leurs dirigeants partent en campagne, c’est en premier lieu le drapeau de l’UE qu’ils affichent, pas celui du Portugal.

Volt Europa
Tiago Matos Gomes, à droite avec le t-shirt Volt et le tête de liste pour Lisbonne et président du parti. Slogan : Futur made in Europe.

Même s’ils sont résolument pro-européens, ils n’en oublient pas moins leurs origines, l’Europe ne signifiant pas la fin des identités nationales. C’est à ce titre qu’ils réclament un meilleur enseignement de la langue portugaise pour les enfants de la diaspora.

Le parti n’existe formellement au Portugal que depuis 2020.

Nós, Cidadãos!

Il s’agit d’un parti fondé en 2015, issu de la société civile et des associations. Il s’agit pour eux de faire en sorte que les citoyens soient plus proches des décisions de l’état.

Nós, Cidadãos! peut se traduire en français par « Nous, Citoyens ! ».

J’avoue, j’ai du mal à entrevoir clairement leur programme, leur but. On dirait qu’ils cherchent surtout à ce que les associations soient mieux entendues à l’Assemblée.

Les 4 points cardinaux du programme sont :

  • une société de droits humains
  • combattre la corruption et promouvoir la transparence
  • réforme du système politique et électoral
  • nouvelle stratégie nationale

Passons sur les deux premiers points, d’une banalité à toute épreuve, et concentrons nous sur les deux suivants.

La réforme du système politique vise à responsabiliser les élus vis-à-vis de leurs électeurs et à approfondir la démocratie participative avec des citoyens pouvant présenter des projets de loi.

La nouvelle stratégie nationale vise à renforcer nos liens avec l’Europe d’un côté, mais également avec les autres pays de la lusophonie.

👉 Ce que j’apprécie chez eux : ils veulent augmenter la représentativité des Portugais de l’étranger. On passerait ainsi de 4 députés à 10. Cette attitude est cohérente avec leur programme.

Nós, Cidadãos!
Révolution de la citoyenneté !

Partido da Terra

C’est le nouveau nom de l’ancien MPT – Movimento o Partido da Terra, fondé en 1993. Par son nom, on comprend qu’il s’agit d’un parti à vocation écologiste. Il s’agit d’un petit parti, qui a subi de lourds revers par le passé.

Le médiatique António Marinho e Pinto avait été élu sous la bannière du MPT aux européennes de 2014. Cet avocat, ancien bâtonnier de l’ordre, avait une audience, prête à écouter ses discours populistes contre la corruption et autres banalités.

Il claqua la porte du parti aussi vite qu’il fut élu, et fonda un nouveau parti, plus ancré à droite et sans doute plus en accord avec ses convictions.

Aujourd’hui, le Partido da Terra sont des écologistes assez dogmatiques. Ils sont par exemple, contre le nucléaire et pour des transports publics exclusivement électriques d’ici 2030.

Ils sont – semble-t-il – le seul véritable parti écologiste au Portugal. Ils ne vont pas nous parler d’animaux en premier lieu, ni être affilié au Parti Communiste…

Partido da Terra
Pedro Pimenta, leader du Partido da Terra

Juntos pelo Povo

Les origines de ce nouveau parti fondé en 2015 sont similaires à celles du Nós, Cidadãos! : C’est un mouvement citoyen qui lui donna corps à Madère, lors des élections municipales de 2013.

La victoire électorale à Madère poussèrent ce mouvement civique de citoyens de se transformer en parti. Il s’agit, on s’en doute, d’un parti encore très ancré localement, avec peu d’expressivité ailleurs que sur la Perle de l’Atlantique.

Juntos pelo Povo
Ensemble, nous serons + peuple, pouvons nous lire sur l’affiche électorale de Elvio Sousa.

Comme pour Nós, Cidadãos! , ils désirent une plus grande participation des citoyens à la vie politique portugaise.

Quatre faces d’un même parti ?

En lisant un peu à droite et à gauche les différents programmes de ces partis, les différences semblent peu évidentes. Nous avons Volt qui est pro-européen (mais ils le sont tous), le Partido da Terra qui est écologiste (mais ils le sont tous) et les deux autres issus des mouvements citoyens qui veulent plus de démocratie participative.

Ils pourraient tous fusionner, ça leur donnerait sans doute plus de visibilité au centre, avec dans leur programme un volet européen, un volet écolo, et un volet citoyen…

Tous ensemble, ils n’ont pas 1% des voix. Il faut dire que leurs discours ne sont pas clairs, souvent d’une banalité à toute épreuve, ne se démarquant pas des grands partis.

CDS-PP, parti du centre ?

Le CDS-PP, Partido do Centro Democrático Social e Partido Popular a un nom trompeur. Se réclamant du catholicisme social, le parti à ses débuts en 1974 voulait se positionner au centre. Mais dans les faits, il s’agit d’un parti conservateur, qui s’assoit tout à droite dans l’hémicycle. Il n’a donc pas sa place dans cet article sur les partis du centre.


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