Sur 1264 postes pour des médecins nouvellement diplômés en médecine générale et familiale, santé publique et hospitalière, 350 n’ont pas trouvé preneur au premier concours de cette année.
C’est l’agence de presse portugaise Lusa qui nous l’indique. Les chiffres officiels du premier concours d’admission 2019, seuls 909 places ont été remplies sur les 1264 totales. Pratiquement toutes les spécialités ont été touchées, hormis :
- médecine génétique (2 postes vacants)
- chirurgie maxillo-faciale (2)
- chirurgie cardiaque (2)
- cardiologie pédiatrique (2)
C’est un très fort contraste avec les 398 postes de médecins généralistes, qui n’ont trouvé que 305 preneurs.
Le Portugal, en manque de médecins
C’est un constat amer qui est souvent fait. Le médecin portugais en hôpital ne gagne pas assez bien sa vie, au vu des études, de l’investissement personnel. Beaucoup choisissent de s’investir dans des cliniques privées, ou pire, de partir à l’étranger.
Ceux qui restent, et qui doivent par exemple travailler dans les urgences sont éreintés. Selon l’Ordre des Médecins portugais, certains font plus de 100 heures de service en urgence au-delà des habituelles.
Les récents problèmes d’effectifs dans les maternités portugaises sont le reflet le plus visible aux yeux du grand public de cette pénurie. Les obstétriciens ne veulent plus rentrer dans le système public.
Comment on en est arrivé là ?
En premier lieu, tout simplement, le manque de formateurs. L’Association des Médecins pour la Formation Spécialisée calcule à 1200 médecins qui n’ont pas pu se spécialiser, faute de places en internat spécialisés.
L’année dernière, ils étaient 700 a être restés sur le côté. On observe ce problème depuis 2015, qui n’a fait que s’amplifier depuis.
En deuxième lieu, les carrières dans le privé semblent plus intéressantes. Même si de nombreux médecins cumulent les deux, il est clair qu’ils vont privilégier l’employeur qui paye le mieux.
Finalement, le départ à l’étranger. Les médecins qui n’ont pas eu leur place pour se former dans une spécialité le font à l’étranger… et ils y restent.
Avec moins de médecins spécialistes formés chaque année, le nombre de formateurs se réduit également chaque année. C’est le poisson qui se mord la queue.
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