Marisa Cruz
Marisa Cruz

Marisa Cruz : une histoire de résilience

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Et oui les gens, Marisa Cruz a été Miss Portugal, en 1992, qui s’en souvient? Pour qui ne sait pas, Marisa Cruz est donc (forcément…) une très belle femme portugaise, née en Angola, qui est devenu, après sa consécration de Miss, une mannequin, actrice et présentatrice très connue, devenant le sex-symbol portugais de référence. Mais Marisa est aussi un modèle résilience à la portugaise...

Son nom complet est Carla Marisa da Cruz, au fait, ce qui explique que sur d’anciennes vidéos de shows télé, ce soit « Carla Cruz » qui soit mentionné. Elle a du vouloir prendre ses distances par rapport au célèbre présentateur de télé Carlos Cruz (ils n’ont strictement rien à voir). Lorsque l’on connait les problèmes de Carlos Cruz avec la justice (notamment à cause du procès Casa Pia), on peut comprendre.

Marisa Cruz
Marisa Cruz (photo de son Facebook officiel)

Elle a notamment été la couverture du premier numéro de Maxmen, encore nommé Maxim à l’époque. Maxmen est un magazine qui n’existe plus depuis 2011. C’était curieux à l’époque, d’avoir un magazine qui nous apprenait à être James Bond, tout en nous montrant des nanas. Du coup, les magazines pour filles montrent des femmes « pour qu’elles y ressemblent », et les magazines pour mecs montrent aussi des femmes, « pour plaire aux gars ». C’est rigolo.

Pour le plaisir, voici la vidéo de la pub pour le célèbre magazine masculin, ça c’est de l’argument ! C’est cette vidéo, plus encore que son titre de Miss Portugal, qui l’a catapultée sur les devants de la scène médiatique.

Elle a été mariée à l’ancien joueur de foot João Vieira Pinto (qui a été capitaine du Benfica de longues années), de qui elle a deux enfants.

Une enfance difficile

Marisa Cruz est loin d’être une simple « bimbo ». Elle est le modèle de la résilience à la portugaise. Née en Angola en juin 1974, la date à elle seule nous évoque quelque chose. Nous ne sommes que deux mois après la Révolution, le Portugal et ses anciennes colonies sont en ébullition.

Comme tant d’autres Portugais, la famille doit déménager en métropole, faisant partie des centaines de milliers de « retornados ». Une histoire encore aujourd’hui très mal racontée, où des familles entières se sont déchirées, face aux difficultés parfois insurmontables rencontrées à cette époque.

Les parents de Marisa Cruz n’y échappèrent pas. Séparés, ses parents vivront chacun leur vie. Marisa reste avec sa mère et, brièvement, avec son jeune frère. Une enfance chaotique s’ensuit alors, une enfance où Marisa Cruz grandit sans son père, ni son frère.

Ce petit frère, ce bébé, la mère ne pouvait pas l’assumer. Elle le confia à des personnes de sa famille. Ce frère finira par être adopté. S’étant perdus de vue, ce n’est que 40 ans plus tard que Marisa le retrouve !

Une fille seule

C’est par hasard que Marisa va apprendre que son père était mort, alors qu’elle devait avoir huit ans. Lors d’une énième dispute de sa mère avec son beau-père, celui-ci dit à la petite Marisa que son père était décédé. Cruelle façon d’apprendre la mort d’un proche !

La dernière fois qu’elle l’avait vu, c’était lors d’une visite… en prison. Une vague mémoire, mais chérie de Marisa. Son père lui avait alors offert un pendentif en or avec une croix.

Elle nous explique que cette absence de père a sans doute contribué au naufrage de son couple avec João Vieira Pinto. Elle cherchait dans son mari ce qu’il ne pouvait pas lui donner : un père plus qu’un amant. Depuis, Marisa n’a plus jamais retrouvé un amour stable.

A l’âge de 17 ans, sa mère décide de partir travailler à Londres. Marisa refuse de la suivre, et se retrouve toute seule à vivre au Portugal. On comprend facilement pourquoi Marisa n’a jamais pu faire d’études. Une enfance chaotique, des déménagements, aucune stabilité. Elle avait dû s’arrêter en 9eme année (équivalent de la 3ème) pour travailler.

Sa chance ? Malgré toutes la poisse qu’elle a pu avoir dans sa vie, Marisa reste une personne positive. Sa beauté et sa victoire à l’âge de 18 ans du concours Miss Portugal ont été une occasion fantastique de prendre sa revanche sur une vie qui ne lui avait fait aucun cadeau.

La prochaine fois que vous verrez Marisa Cruz, elle qui a toujours été très discrète sur ce passé, vous verrez sans doute une histoire de résilience extraordinaire, au delà du cliché de la bimbo. Il ne faut jamais se fier aux simples apparences !


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