Cette grande église, à la simplicité charmante, est le point central de la ville de Pombal. Nous sommes loin de la débauche de richesse, d'ornements et autres décorations baroques.
Mes parents sont originaires de Pombal, une petite ville au centre du Portugal, non loin de Leiria. Pombal a été une des régions les plus particulièrement touchées par l’émigration de masse, pratiquement tout le monde à Pombal possède quelqu’un dans sa famille qui a émigré en France.
Les portugais sont, pour la plupart, catholiques, et les églises sont très belles, parées de richesses parfois incalculables. Une très grande partie des églises que nous pouvons admirer aujourd’hui ont été construites aux XVIIème – XVIIIème siècle, avec, pour beaucoup, l’or qui venait du Brésil.
La plus grande église de Pombal, l’église du Cardal, que je vous présente dans cet article, n’a pas la majesté ni la richesse d’autres églises du Portugal, mais elle a pour les pombalenses un charme que nul autre église ne possède. C’est là qu’était la sépulture du Marquis de Pombal, l’homme qui fit connaitre la ville dans le pays entier, et qui fait toujours connaitre, deux siècles après sa mort.
Il n’existe pas une ville au Portugal qui ne possède sa place ou sa rue du Marquis de Pombal, un homme dont je vous parlerais dans un prochain article. Et Sebastião José de Carvalho e Melo, Marquis de Pombal, mourru à Pombal, la ville de son exil vers la fin de sa vie. Sa sépulture était située dans l’église du Cardal, de sa mort en 1782 jusqu’an 1856, année où sa dépouille fut transférée à Lisbonne.
L’église, située en plein coeur de la ville, avec la Mairie (câmara municipal) pour voisine immédiate, est finalement assez sobre, pour une église construite en 1703. Vous ne verrez pas de riches parements dorés ou de somptueuses statues. Par contre vous pourrez admirer toute la simplicité d’une grande église, construite selon le meilleur goût de l’époque, au début du règne du bon roi Dom João V. Elle avait été construite par l’homme au pouvoir à Pombal à ce moment là, le Comte de Castelo Melhor, en remerciement à Notre Dame du Rosaire, qui était vénérée dans une chapelle à proximité (la chapelle de D. Maria Fogaça).
L’icône miraculeuse
Si vous lisez au dessus du portail, vous verrez l’inscription « Nesta Igreja esta a milagroza image » en portugais d’autrefois, c’est à dire « Nesta Igreja está a milagrosa imagem« . En français, ça serait « Dans cette église se trouve l’icône miraculeuse ». « Imagem » peut ici se traduire par « icône », c’est à dire représentation de Saint, au sens large (peintures, statues…). L’origine de cette inscription est curieuse : les moines du couvent, voyant que la chapelle de D. Maria Fogaça attirait de nombreuses aumônes, grâce à sa représentation de Notre Dame du Rosaire, ont demandé à l’évêque de Coimbra de transférer la sainte icône dans leur église du Cardal. Les moines étaient pauvres, et en avaient bien besoin de cet argent, mais le peuple ne l’a pas trop entendu de cette oreille : une icône de remplacement a été mise dans la chapelle, et les gens ont tout simplement continué de donner leur aumône à la chapelle.
La question a été réglée lorsque le roi fit élargir la route qui passait à coté de la chapelle, qui fut du coup rasée. Au moins, c’était radical…
Soutenir le Portugal en français
Aidez-nous à faire connaître le Portugal, en français !
Nous ne voulons pas faire payer pour accéder aux contenus. Le Portugal en français n’aurait alors plus de raison d’exister !
Le Portugal en français est un site gratuit, et il le restera, grâce à vous !