Je me souviens encore lorsque je faisais la crèche de Noël au Portugal chez ma grand-mère, c’était toute une activité, le plus dur étant d’aller chercher la mousse en forêt, pour embellir notre bel ouvrage de Noël.
En 2009, les crèches portugaises de Noël étaient à l’honneur! Deux expositions se trouvaient à l’église de la Madeleine, à Paris. Bien sûr, j’y étais.
L’occasion pour moi de vous faire découvrir cette tradition portugaise du « presépio » (crèche de Noël), et les santons associés, ces figures présentes dans toutes les crèches.
Intitulée « Les trésors du Portugal », le Musée National d’Aveiro et la collection privée de Mme Cavaco Silva (épouse de l’ancien président) y participent avec leurs pièces.
Quand installer la crèche?
La crèche est traditionnellement installée le premier jour de l’Avent (quatrième dimanche avant Noël), sans le petit Jésus. Jésus n’étant né que dans la nuit du 24 au 25 décembre, on ne pourra mettre le petit Jésus dans la crèche qu’à ce moment là, après la messe de Minuit. C’est près de la crèche que l’on mettra les cadeaux pour les enfants. La crèche de Noël sera démontée après l’Epiphanie.
Anachronismes
La crèche portugaise est connue pour ses anachronismes, mettant des santons bien portugais qui n’ont pas de rapport avec l’histoire de la naissance de Jésus en Palestine. On trouvera par exemple dans la crèche un meunier, son moulin, des danseurs de « rancho » folklorique, des lavandières et autres personnages typiques du Portugal.
La production de santons au Portugal est encore largement artisanale, et on peut trouver de véritables joyaux, représentatifs de la culture portugaise. Les « barritas », artisans de santons, existent depuis le XVème siècle, mais ce n’est qu’au XVIIIème que la crèche portugaise connaîtra un véritable essor, grâce au jeune italien Alessandra Giusti. Fraîchement arrivé d’Italie, il vient pour décorer les monastères de Lisbonne et de Mafra.
C’est à Mafra qu’il crée l’école de crèches de Mafra, où il formera de nombreux futurs artisans de renom. C’est école existera jusqu’au XIXème siècle, laissant son emprunte durablement sur la société portugaise.
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