Coups bas en politique : António Costa s’énerve

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Accusé par un homme d'avoir été en vacances pendant la tragédie de Pedrogão Grande où 60 personnes périrent, le premier ministre est sorti de ses gonds.


Législatives tendues

Vous n’êtes pas sans savoir qu’en ce moment, ce sont les législatives au Portugal. Le Parti Socialiste est donné comme étant le grand vainqueur, le seul doute étant de savoir s’il obtiendra la majorité absolue ou pas.

Les autres partis politiques semblent jouer leurs derniers atouts.

On dirait que « tous les coups sont permis ». António Costa, le premier ministre candidat à sa propre succession s’est très énervé lors du dernier jour de campagne. Un homme l’accusait d’être en vacances pendant la tragédie des incendies de Pedrogão Grande en 2017.

Le leader du PSD Rui Rio l’avait déjà accusé de la même chose.

Fake News

Mais il s’avère que… c’est totalement faux. L’opposition n’hésite pas à propager des fake news, sachant que de toute façon, les gens ne vérifient pas. Les démentis viennent souvent trop tardivement, et pire, au lieu d’être pointés du doigt, les menteurs qui propagent des fake news renforcent leur popularité.

Les images d’un premier ministre passablement énervé, voulant presque en découdre physiquement avec l’accusateur ont fait le tour des réseaux sociaux. Une aubaine !

C’est aussi dans ces moments que l’on voit comment fonctionnent les médias, suivant leurs sensibilités politiques ou leur actionnariat. Nous savons déjà que la plupart des médias portugais sont acquis à la cause du PSD. D’autres comme Correio da Manhã ne sont là que pour prêcher le scandale, ça fait vendre! Ils sont, à ce sujet, assez apolitiques, tout le monde en prend pour son grade.

La palme du titre le plus provocant, nous la devons à la « Revista Sábado » : « António Costa tenta agredir homem por acusação devido a Pedrógão Grande ». En français : « António Costa essaie d’agresser un homme à cause d’une accusation sur Pedrogão Grande ».

Et voila, comment une réaction énervée passe carrément à une tentative d’agression. En sachant que l’accusation est basée sur un mensonge, on attaque António Costa sur sa capacité à garder son sang-froid.

Sur les réseaux sociaux, la paranoïa est telle que certains vont même jusqu’à dire que le PS aurait tout organisé afin de pouvoir accuser le CDS ! C’est peut-être donner beaucoup d’importance à ce parti, à choisir, il aurait été préférable d’accuser le PSD.

Un homme du CDS ?

Le CDS, un parti de droite portugais, est en lui-même une incohérence. Autrefois un parti centriste et chrétien, il n’a aujourd’hui gardé que le côté chrétien, ayant glissé vers des tendances clairement conservatrices.

José Elias, ancien élu du CDS, provocant António Costa

Néanmoins, les médias continuent de les surnommer « centristas », ce qui peut prêter à confusion. Non, ils ne sont pas entre le PS (centre gauche) et le PSD (centre droit°.

Pourquoi nous parlons du CDS ? Parce que la personne qui a provoqué António Costa lors de la campagne électorale était un ancien élu de ce parti. Par conséquent, c’est un opposant net du PS, qui relaie ici une vieille fake news, avec pour seul objectif de dénigrer le premier ministre.

En somme, on accuse António Costa de préférer rester en vacances loin des portugais, 60 morts à cause des incendies et de la désorganisation de l’Etat n’étant pas un motif suffisant pour arrêter de profiter des plages.

Si cela avait été vrai, ça serait tout simplement un suicide politique de la part de Costa. Il n’est pas plus bête qu’un autre, et sait à quel point il est important d’apparaître médiatiquement lors de ces situations de crise.

Non, Costa était bien « sur le pont » lors de la crise.

C’est presque naturellement que le CDS est accusé par le PS d’avoir organisé cette altercation entre un de ses membres et le premier ministre.

Ce à quoi le CDS répond que c’est un coup bas de la part du PS de les accuser d’une telle ignominie. Bref, il s’agit à mon avis surtout d’un « acte isolé » d’une personne qui est résolument contre la politique actuelle. Je ne vois pas Assunção Cristas (leader du CDS) commander une chose pareille.

Mais je peux me tromper.


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