En 1710, un prêtre Portugais né au Brésil fut le premier homme a avoir "volé". Avec l'aide d'un engin de son invention, il sauta du Castelo São Jorge (Château Saint Georges) de Lisbonne, et "tomba" un kilomètre plus loin. Cet homme extraordinaire n'avait pas froid aux yeux, c'est le moins que l'on puisse dire !
Bartolomeu Lourenço de Gusmão, puisque c’est de lui qu’on parle, est né au Brésil en 1685. Il démontra très tôt ses immenses qualités d’inventeur, en ayant créé une machine pour son séminaire, qui permettait de transporter de l’eau jusqu’à l’édifice, situé sur une colline de 100 mètres de hauteur. Adolescent, il voyagea au Portugal, où il fut hébergé par le Marquis de Fontes. Il était à ce moment déjà reconnu pour son extraordinaire mémoire.
Une invention brevetée
Il demanda le brevet pour son « invention pour faire monter l’eau à toute hauteur et distance que l’on désire », ce qui en fait de lui le premier des brésiliens à avoir déposé un brevet, en 1707. Mais il est surtout connu pour un brevet déposé en 1709, « l’instrument pour aller en l’air ». Ce brevet fit grand bruit en Europe, avec diverses représentations de l’invention, plus ou moins fantaisistes, en forme d’oiseau. L’invention serait connue sous le nom de « passarola », c’est à dire « oiseau femelle ».
Cette représentation fantaisiste est en fait l’œuvre de son disciple, le fils du marquis qui l’hébergeait, une représentation nécessairement faussée pour protéger les principes de son invention. Ceci dans l’espoir d’éloigner les personnes qui demandaient sans cesse à voir l’objet volant. Il avait par exemple attribué la capacité de vol à son invention au magnétisme, principe « passe-partout » de l’époque pour expliquer à peu près tout et son contraire. Le véritable principe de son aérostat était celui de la poussée d’Archimède…
Il y avait déjà eu par le passé des approches d’aérostats, les chinois en parlaient déjà. Bartolomeu passe à un autre niveau avec sa « passarola », et fera donc en 1710 son premier vol. Ce n’est qu’au bout de plusieurs tentatives infortunées (plusieurs incendies de l’engin, qui utilisait la combustion d’alcool pour s’enlever dans les airs) qu’il réussit à faire un vol contrôlé de l’aérostat. Nous ne savons plus grand chose de ce à quoi pouvait ressembler le passarola, les documents originaux se sont malheureusement perdus.
Un génie… sans suite
Malgré plusieurs témoignages des plus grandes personnalités de l’époque (dont un futur pape, Innocent XIII), l’invention ne connu pas de suite, par manque de fins pratiques et dû à sa dangerosité. Bartolomeu de Gusmão, en proie à des démêlées avec la Sainte Inquisition suite à une campagne de diffamation contre lui, dû s’enfuir en Espagne. Il mourut à Tolède, emporté par une maladie contractée dans un hôpital qui l’avait hébergé. On était en l’an 1724, il n’avait pas fêté 40 ans, et on était encore à 59 ans du premier vol de la montgolfière…
C’est fou quand même le nombre de personnes extraordinaires que l’on peut rencontrer dans l’Histoire du Portugal, et qui ne sont pas du tout valorisées à leur juste valeur : il y a toujours quelqu’un pour mettre des bâtons dans les roues. Dieu sait ce qu’il aurait pu inventer ou créer de plus, s’il n’était pas tombé malade lors de son exil forcé… Il restera connu pour la postérité comme étant le « prêtre volant ».
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