crayons bleus
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Interdit de critiquer le Portugal !

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C'est systématique. Dès que l'on parle de quelque chose de négatif au Portugal, il y aura toujours plein de franco-portugais pour me dire que l'on dénigre, et que ce n'est pas vrai. Ce n'est pas comme ça qu'on fera avancer les choses.


La plupart des critiques affirment que l’on critique sans connaître le pays. Que l’on n’y vit pas. Ces critiques sont l’écrasante majorité des fois faites justement par des gens qui n’habitent pas au Portugal.

J’habite au Portugal

Je vois donc les informations portugaises, je lis les journaux. J’ai accès aux études et statistiques. Lorsque dans un article, j’affirme que les maisons portugaises sont mal chauffées et que c’est un problème, je ne le sors pas du chapeau.

Pire, on m’accuse de prendre un cas personnel pour une généralité. Alors que c’est précisément ce qu’ils font !

« J’ai un cousin qui roule en Porsche, ils vivent tous bien là-bas ».

« Ma grand-mère se chauffe très bien ».

Si jamais je sors une étude statistique montrant qu’il s’agit là d’exceptions, on peut même aller dans l’extrême et m’accuser de m’appuyer sur des fake news.

On accuse par conséquent ceux qui critiquent le Portugal de :

  • dénigrer le pays
  • de ne pas aimer les Portugais

Et ceux qui vivent ici à l’année, si jamais ils osent critiquer, on leur demande de revenir chez eux, le plus souvent en France.

« T’es pas content, casses-toi ».

On n’a pas le droit de trouver que ce n’est pas bien, et qu’il faut changer les choses? Faut-il endurer, parce que sinon, on est de mauvaises personnes ?

La critique est constructive

C’est peut-être ce que ceux qui croient défendre le Portugal en « interdisant » la critique n’ont pas compris. Reprenons notre exemple de la maison mal chauffée. Si on fait semblant que tout va bien, comment faire en sorte de résoudre un problème réel ? Comment obliger les pouvoirs publics à prendre à bras le corps ce qui est un danger pour bon nombre de personnes?

Le célèbre proverbe portugais « quem está mal que se mude », que celui qui n’est pas bien, qu’il déménage, est une réalité complètement imprégnée dans la psychologie portugaise.

Il vaut mieux partir plutôt que d’affronter la réalité et de tenter de changer les choses. Interdit de critiquer !

Déni de réalité

Ce déni de la part de nombreux franco-portugais est parfois absurde. On vivrait très bien au Portugal, en roulant avec de très belles voitures, dans de très belles maisons. On irait au restaurant tous les jours. Le pays parfait, en somme, où tout va bien, tout le monde il est beau il est gentil.

Ah, et on a le meilleur joueur de foot au monde, la meilleure gastronomie, les plus beaux paysages, la plus belle langue, etc.

Alors du coup, je me pose deux questions :

  • Pourquoi vous ou vos parents ont émigré ?
  • Pourquoi ne revenez-vous pas ?

Je suis le premier des chauvins. Mais parfois, il faut aussi s’ouvrir au monde et ouvrir les yeux.

Il y en a qui sont meilleurs que nous. Il faut s’en inspirer !

La nouvelle censure

Les commentaires à mon égard sont souvent insultants. Même lorsque l’on est factuel et sans forcément d’a priori. Cet état de fait aurait pu influencer mon choix de thèmes à aborder. On s’auto-censure !

C’est le nouveau poison du XXIe siècle, pour ne pas avoir de problèmes, pour ne pas être victime de cancel culture et autres nouveautés de notre siècle, on va choisir des thèmes qui plaisent à tous. « Notre nourriture, nos plages ». Voila, ça, ça marche tout le temps, et tout le monde est content.

Des thèmes frivoles je dirais.

J’adore parler de ce qui est bon chez nous, c’est un motif d’être heureux d’être Portugais, et de le faire connaître aux autres. C’est même la raison d’être de ce site. Je voulais montrer à mes anciens collègues de bureau franco-français que le Portugal, c’était très bien. La culture, le patrimoine, la gastronomie (qui ne se résume pas qu’à la morue !), la musique…

Mais il faut aussi savoir, quand on aime quelqu’un ou quelque chose, dire quand ça va mal.

Êtes-vous êtes du genre à ne pas signaler à quelqu’un qu’il a la braguette ouverte ?

Le crayon bleu

L’illustration de l’article, des crayons bleus, est une référence à la censure de Salazar. le Censeur rayait au crayon bleu les articles d’un journal qui ne pouvaient pas être publiés.


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