L'extraordinaire histoire du Portugal, couverture
L'extraordinaire histoire du Portugal, couverture

L’Histoire du Portugal pour les enfants

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Comment faire découvrir l'Histoire du Portugal à ses enfants francophones ? Ce problème n'avait pas de solution évidente. Sandra, maman franco-portugaise, nous a donné la plus belle des réponses : un livre sur "l'extraordinaire Histoire du Portugal".


Imaginez un peu l’incongruité de la situation. Nous sommes en France, grand pays de la littérature et énorme consommateur de livres. Vous êtes franco-portugaise, vos enfants, de père français, ne parlent, malheureusement, pas très bien le portugais, voire pas du tout.

Il n’empêche, vous aimeriez bien qu’ils connaissent au moins l’histoire de votre pays d’origine, un peu le leur aussi. On peut lire Wikipédia, on peut tenter de traduire « à la volée » en portugais qu’on baragouine un livre d’histoire écrit dans la langue de Camões. Mais, il faut l’avouer, ce n’est pas idéal, et pour les enfants, le lien avec le Portugal peut se perdre, faute de matériel pédagogique adapté.

Mais cette fois, ça allait changer. Cette maman franco-portugaise qui n’avait pas de support écrit pour l’aider à raconter l’histoire du Portugal, c’est Sandra Canivet da Costa. Le livre n’existe pas? Qu’à cela ne tienne, elle va le faire elle-même !

intérieur du livre
De grandes illustrations complètent de la plus belle façon un livre Ô combien utile dans une famille luso-descendante

Un beau livre

Pour une première, c’est une réussite. Mettant tout son coeur à l’ouvrage, « l’extraordinaire Histoire du Portugal » est né de la plume de Sandra. Basée sur des références de l’histoire du Portugal, en français ou portugais, Sandra rédige un livre destiné aux enfants, à l’âge où on se pose des questions.

Pour raconter l’histoire du Portugal, petit pays européen mais gigantesque de par sa culture, il fallait un livre nécessairement conséquent. Ce sont donc 120 pages de grand format qui ont été élaborées avec le plus grand soin, pour le bonheur de la maman, ou du papa, qui enfin, peuvent parler de l’histoire du Portugal à leurs enfants.

Richement illustrée par un dessinateur portugais, João Serrano, l’histoire nous est racontée par l’entremise de deux jeunes personnages, Ruben et Matilde, des petits franco-portugais qui s’émerveillent de ce riche passé dont ils n’avaient pas forcément idée.

Dessin de Matilde
Matilde, jeune luso-descendante. On remarque qu’elle ne renie pas son côté français, mais arbore aussi fièrement un magnifique blason !

Un livre complet

Etant moi-même illustrateur et avec une licence en histoire, papa d’une petite fille et d’un petit garçon, j’attendais ce livre au tournant. J’avais vu passer quelques commentaires à son égard, et j’étais curieux d’en savoir plus. Ce livre, si j’avais eu le courage de Sandra, j’aurais pu le faire !

Je n’ai donc pas de critique à faire. « Tu devrais faire ci, il manque telle période de l’histoire, les dessins devraient être plus travaillés » etc. Non, ce livre « fait le job » et a toute sa place dans ma bibliothèque. Et pour cause !

Il n’y a pas que les enfants qui devraient le lire, chez les Portugais de France, mais les parents aussi. Je le sais, de ma propre expérience, que bon nombre de nos compatriotes en France n’ont qu’une connaissance parcellaire de notre Histoire. L’extraordinaire Histoire du Portugal permet au moins une mise à niveau essentielle pour les enfants désireux d’en savoir plus.

pages sur les grandes découvertes
L’histoire donne des clés pour comprendre les monuments… Où est-ce l’inverse ?

On part ainsi des Lusitaniens, peuple fondateur de ce côte-ci de l’atlantique, pour terminer sur l’histoire récente du Portugal, la démocratie retrouvée en 1974 ou les grandes réalisations de l’Expo 98.

Il est louable, contrairement au « Roman National » à la portugaise hérité du passé, de consacrer quelques pages à la période musulmane de notre histoire. Il est également louable de ne pas faire l’impasse sur les côtés les plus sombres, entre la peste, l’expulsion des Juifs, l’esclavage ou les guerres civiles.

Quand on raconte une histoire, il faut raconter les bons côtés, mais aussi les plus sombres. C’est comme ça que la discipline historique prend tout son sens : on l’étudie pour ne pas répéter les erreurs du passé !

Un livre bilingue

La première version du livre était exclusivement en langue française. Mais un tel outil, qui se veut être un lien fort avec le Portugal, serait encore plus fort s’il avait été bilingue. C’est ce que s’est dit Sandra, jamais à court d’idées.

C’est donc une nouvelle version, entièrement bilingue que j’ai entre les mains, et que je vous présente ici. Elle permet, pour beaucoup de petits francophones, d’avoir un premier contact avec le portugais écrit. Elle permet au grand-père pas forcément à l’aise avec le français, de lire en portugais. L’enfant peut lui comprendre en parallèle en lisant en français.

C’est une superbe idée, qui a été très appréciée de mes enfants, qui sont pourtant parfaitement bilingues. Ils ont ainsi pu associer des mots qu’ils connaissaient en français au portugais, et vice versa.

Je vous donne un exemple : « aaaah Oeillet, ça veut dire Cravo ! »…

livre bilingue
Livre bilingue

L’esprit Portugais

Sandra n’est pas historienne, pas journaliste, ni même illustratrice. Mais lorsqu’il y a un problème à résoudre qui lui tient à coeur, elle y va, à fond. Cette débrouillardise, cette mentalité, où il ne faut pas attendre que les autres fassent à notre place ou que ça tombe du ciel, je la revois dans la mentalité des Portugais de France. Ceux qui sont partis, n’attendant rien de personne, ne comptant que sur leurs moyens pour améliorer leur vie.

L'extraordinaire histoire du Portugal, couverture
La couverture est on ne peut plus claire : on va parler du Portugal, en long, en large, et en travers.

Ce livre, de par sa génèse, est déjà typique de notre culture.

Les éditeurs ne veulent pas éditer Sandra, inconnue dans le milieu? Tant pis, Sandra va créer Cadamoste Editions. La grande distribution ne veut pas s’occuper de sa publication? Tant pis, Sandra va frapper à la porte des vendeurs franco-portugais, distribuant elle-même le livre. Directement du producteur au consommateur, pour ainsi dire, entre le « bacalhau » et les « tremoços ».

Et ça marche. Le succès est au rendez-vous, et c’est mérité. C’est un fabuleux exemple pour les Portugais de France, qui, je l’espère, en saura en inspirer plus d’un !


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