Les Portugais ont une église qui leur est consacrée à Paris. C'est le sanctuaire Notre Dame de Fatima, église Marie Médiatrice de toutes les Grâces.
Cette basilique votive fut construite à l’issue de la libération de Paris en 1944, selon le souhait du Cardinal Suhard. Finalisée en 1954, elle est l’œuvre de l’architecte Henri Vidal.
Une église des quartiers populaires
Construite sur l’ancienne enceinte de Paris, cet espace abandonné était un quartier populaire et industriel du Paris qui se construisait. Comme on peut le voir sur cette photo de 1955 (provenant du site officiel de l’église), elle était isolée, construite sur des terrains vagues.
Il était prévu que cette église desservirait les futurs quartiers résidentiels de la population ouvrière, mais il arrive un événement imprévu pour cette église construite avec la générosité des catholiques de Paris : la construction du boulevard périphérique. L’église se retrouva ainsi isolée, vide de fidèles, qui préféraient se rendre dans d’autres églises plus proches de leurs demeures. Par manque de fidèles, elle fut fermée, et, comme tout endroit abandonné, fut envahie par des gamins et des rôdeurs. Son état était catastrophique, il fallut la murer, plus personne ne sachant que faire de ce pourtant si bel ouvrage.
Le projet pour un nouvel hôpital pour enfants dans le 19ème arrondissement (que vous pouvez voir sur les photos), l’hôpital Robert Debré, date de 1981, ce qui redonna espoir au Cardinal de Paris, feu Monseigneur Lustiger pour le renouveau de cette église. Mais cela ne suffisait pas. Lors d’un voyage en 1984 au Sanctuaire de Fatima au Portugal, Monseigneur Lustiger, voyant l’espace réservé aux migrants se rendit compte que l’église portugaise de la cité universitaire était trop petite pour tant de fidèles.
Il fut ainsi décidé que l’église abandonnée de Marie Médiatrice allait retrouver une nouvelle vie en la consacrant au portugais de Paris. En 1988, l’église rouvrit ses portes, le 13 mai, jour de Marie et de Notre Dame de Fatima.
Messes en portugais
Aujourd’hui, l’église est vivante, avec de nombreux enfants qui y vont pour le catéchisme, de nombreuses messes, c’est un formidable point de rencontre pour la communauté portugaise, certains venant de très loin pour y assister à la messe en langue portugaise.
Le catéchisme est donné dans le sous-sol, dans la chapelle de l’église. C’est un catéchisme donné en Portugais. On peut voir une classe sur la gauche. De nombreuses classes de caté ont lieu simultanément, ce qui explique la présence de nombreux parents dans l’église, alors qu’il n’y a pas de messe. Les prêtres en profitent pour être disponibles pour la confession.
La décoration intérieure de l’église est, je trouve, plus jolie que celle de l’énorme nouvelle église de Fatima, malgré l’architecture typique des années 50. C’est sans doute grâce à la vie que les paroissiens ont su donner à cet endroit, avec des fleurs, des statues (ici celle de Saint Antoine) et de nombreux autres détails.
On peut voir sur la statue un emblème bien connu des Portugais : celui de la « Santa Casa da Misericordia », ici la section de Paris. C’est une institution catholique de bienfaisance plusieurs fois centenaire. On y observe les « quinas », écussons bleus à points blancs, que l’on retrouve sur le drapeau national portugais.
Je ne savais pas qu’ils avaient une section à Paris, le sanctuaire français de Fatima en étant le siège. C’est une institution riche, ils gèrent notamment les jeux de loterie au Portugal, les revenus du « totoloto » (loto portugais) ou d’euromillions leur revenant, par exemple. Tant mieux que cet argent serve à faire le bien et la paix, paix que nous pouvons lire sur le plafond de l’église, avec le mot latin « PAX ».
L’église possède vraiment de beaux volumes, la communauté portugaise a une église digne de son importance à Paris.
L’église est bilingue, et propose de nombreuses messes dans les deux langues. Vous pouvez voir les horaires sur la photo.
Pour finir cet article, deux petites photos rigolotes, qui montrent bien que les Portugais de Paris sont peut-être loin du Portugal, mais qu’il reste toujours très présent dans les esprits. Regardez un peu ce qu’il y a sur le rétroviseur des voitures stationnées en face du sanctuaire, ou le petit coussin aux couleurs du Benfica sur la dernière image :D
Soutenir le Portugal en français
Aidez-nous à faire connaître le Portugal, en français !
Nous ne voulons pas faire payer pour accéder aux contenus. Le Portugal en français n’aurait alors plus de raison d’exister !
Le Portugal en français est un site gratuit, et il le restera, grâce à vous !