Caldas da Rainha
Caldas da Rainha

Caldas da Rainha, une ville à vivre

Par

S’il y a bien une ville où il est agréable de vivre, dans une atmosphère apaisée mais relativement proche de la grande Lisbonne, c’est Caldas da Rainha !


Son histoire nous explique en partie d’où vient ce bien-être, et pourquoi, encore aujourd’hui, on vient de partout pour y vivre.

La Reine Leonor

En l’an 1484, la reine Leonor s’arrêta quelque part sur la route entre les villes d’Óbidos et Batalha. Elle était trop intriguée par ce que faisaient les paysans du coin. Pourquoi se baignaient-ils dans cette source d’eau chaude, à l’odeur si… particulière ?

« Ma Reine, nous sommes malades, et ces eaux nous guérissent »

Cette réponse des paysans se devait d’être confirmée. Ça tombe bien, la reine, bien que jeune et, dit-on, très belle, était pourtant malade.

Reine Leonor, par l'artiste peintre José Malhoa
Reine Leonor, par l’artiste peintre José Malhoa

Et vous savez quoi ? Après avoir pris un bain elle aussi dans ces eaux étranges, elle était guérie ! Guérie de quoi, la légende n’est pas explicite là-dessus. Peut-être un problème de peau, ou un ulcère… nous ne le saurons probablement jamais.

Hôpital thermal

Ce qui est sûr, c’est que cette guérison avait été convaincante. Dès l’année suivante, Leonor fit construire un hôpital thermal, peut être le plus ancien du monde encore en activité !

La réputation des eaux thermales est telle que très vite, de très nombreuses personnes vinrent vivre sur place. Une ville était née, l’actuelle Caldas da Rainha…

Petit aparté : pas facile à prononcer, ça, pour un Français ! Les Portugais abrègent d’ailleurs souvent le nom de la ville en « Caldas ».

Ce mot, « caldas », désigne un endroit où se trouve des eaux thermales, et « rainha » veut tout simplement dire « reine ». Nous sommes donc dans une ville intimement liée à ses eaux thermales et à Leonor, reine du Portugal.

L’attractivité des sources d’eau chaude resta intacte tout au long des siècles. Au XVIIIème siècle, le richissime roi Dom João V fit reconstruire intégralement l’hôpital. De la construction d’origine, il ne reste que l’église de Notre Dame « do Pópulo ». Le nom de cette église, le même que le premier nom « officiel » des thermes, nous indique à qui pensait en premier la reine : le peuple.

Clocher de l'église Nossa Senhora do Pópulo
Clocher de l’église Nossa Senhora do Pópulo

Pour l’église de « sa » ville, Leonor avait fait appel au meilleur architecte du royaume : Mateus Fernandes. Il avait travaillé notamment sur un autre chantier tout proche, celui du monastère de Batalha.

Cinq siècles après la fondation de l’hôpital thermal, une personne modeste comme ma grand-mère pouvait y aller régulièrement pendant plusieurs jours dans les années 1990, accompagnée d’autres dames du village, comme on le faisait il y a plusieurs siècles.

De véritables vacances pour elles !

Aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est un peu moins à la mode, qu’on y va de façon un peu plus individualiste, mais on y vient toujours pour traiter des maladies respiratoires.

Cheminée de l'hôpital
Cheminée de l’hôpital

Un blason unique

On l’a vu, Caldas da Rainha est une ville liée à tout jamais à la reine Leonor. Tant et si bien qu’elle fut une des rares municipalités épargnées par les abus anti monarchiques des débuts de la République. Des folies que la France avait connues, lorsque l’on rebaptisa des villes jugées trop « royalistes », ou, plus simplement, lorsque l’on changea les blasons des villes.

Blason de Caldas da Rainha
Blason de Caldas da Rainha

Caldas da Rainha est l’une des rares villes à avoir conservé son blason originel, loin de la normalisation républicaine qui frappa les autres municipalités. Regardez-le : à gauche, on reconnait le pélican du Prince Parfait, le roi Dom João II (Jean II), époux de Leonor. A droite, c’est le filet, emblème personnel de Leonor que l’on reconnait.

La céramique de Caldas da Rainha

Avec l’industrialisation du XIXème siècle, Caldas da Rainha profite à fond de ses terres argileuses. La ville devient l’un des principaux centres de production de céramique. D’abord utilitaire, la céramique de Caldas da Rainha deviendra aussi artistique.

Plaque de nom de rue en céramique
Plaque de nom de rue en céramique

La Fábrica de Faianças das Caldas da Rainha avait eu la très bonne idée d’inviter un des plus grands artistes de l’époque : Rafael Bordalo Pinheiro. Peut-être le connaissez-vous déjà, grâce à son personnage fétiche, Zé Povinho ?

Bordalo Pinheiro insufla dans la céramique de Caldas da Rainha une touche artistique profondément originale. Aujourd’hui encore, la vaisselle en forme de plantes qu’il créa est toujours appréciée et célébrée !


De gauche à droite : Rafael Bordalo Pinheiro, Zé Povinho et votre serviteur.
De gauche à droite : Rafael Bordalo Pinheiro, Zé Povinho et votre serviteur.

Caralho das Caldas

En revanche, si vous demandez à un Portugais s’il connait la vaisselle de Caldas da Rainha, « a louça das caldas », ce n’est pas à Bordalo Pinheiro qu’il pensera en premier. Il aura sûrement un sourire coquin. La production « artistique » de la ville la plus connue étant plus faite pour faire rire que pour être admirée…

Quoique ça peut dépendre des points de vue !

On ne connait pas l’origine du « Caralho das Caldas », trop de versions différentes se contredisent. Mais lorsqu’il est apparu, Bordalo Pinheiro était encore dans le coin…

Une ville d’art

La ville de Caldas da Rainha a eu le bonheur d’avoir été le lieu de naissance en 1855 d’une figure majeure de l’art portugais, José Malhoa.

Non, pas le chanteur de pimba de notre époque !

José Malhoa, c’est l’artiste qui a peint celui qui est peut-être le plus célèbre des tableaux portugais. Qui ne connait pas « O Fado » ? Accessoirement, c’est aussi lui qui a peint le tableau de la reine Leonor.

O Fado, de José Malhoa
O Fado, de José Malhoa

La ville lui rend un vibrant hommage, avec un grand musée dédié au plus célèbre de ses citoyens.

Caldas da Rainha, n’a ainsi pas été choisie au hasard pour accueillir l’école supérieure d’art et design, faisant de la ville un centre dynamique et culturel. On peut ainsi croiser dans les rues de jeunes artistes branchés, tout comme des retraités français venus y passer des jours heureux…

Vivre à Caldas da Rainha

Vous l’avez compris, Caldas da Rainha est une ville attractive. Posée sur les grands axes routiers et ferroviaires, dépendante de la très dynamique ville de Leiria et relativement proche de Lisbonne, la ville a tout pour plaire. La plage la plus proche, Foz do Arelho, n’est qu’à une dizaine de kilomètres du centre-ville.

La cerise sur le gâteau ? Qu’il ne faut pas oublier que nous parlons ici d’une ville thermale, réputée pour ses eaux et ses pouvoirs quasiment magiques de guérison. Là, vous comprenez pourquoi les retraités pensent à Caldas da Rainha au moment de choisir un endroit où vivre au Portugal… et on ne peut que dire qu’ils ont raison.

Que demander de plus ? Même le prix des logements reste raisonnable, par rapport aux zones très recherchées habituelles, l’Algarve, Lisbonne ou Porto. Dans les villages alentours, il y a encore des coins tranquilles, avec peu de monde, qui ne demandent qu’à être habités à nouveau.

Et oui !

Malgré toute cette attractivité, la population de la municipalité a légèrement baissé ces dernières années, comme partout ailleurs au Portugal. Tandis que la ville grossit, les villages se voient perdre petit à petit leurs habitants. Une tendance, qui, face au faible taux de natalité, ne pourra être inversée qu’avec des gens venus d’ailleurs… peut-être vous ?

👉 Découvrez nos services d’aide à l’installation au Portugal.
Vous voulez habiter au Portugal ? Nous pouvons vous aider !


A lire aussi

×