Lyon, troisième ville de France, a longtemps été à l'écart de l'émigration portugaise. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, les Portugais de Lyon étant toujours plus actifs !
Les premiers des Portugais arrivés en région de Lyon sont venus pour les mêmes raisons qu’ailleurs. Ils sont venus à la recherche de meilleures conditions de vie. Il s’agissait de gagner de l’argent, par le travail. Nous sommes dans les années 1960, la France connaissait alors une expansion économique sans précédent, et avait besoin de main d’oeuvre.
Sommaire
Immigration économique
Bien sûr, il y a eu d’autres Portugais venus en France, avant l’arrivée massive de travailleurs. Mais il s’agissait avant tout d’intellectuels, de bourgeois. Ils étaient venus pour le plaisir, la culture, ou parce qu’ils n’étaient plus en odeur de sainteté avec les autorités portugaises.
Ceux-là venaient en premier lieu à Paris.
Ceux de Lyon sont venus pour travailler, et dur. Des travaux peu qualifiés, difficiles mais qui leur permettaient de vivre. N’étant pas sur l’axe allant de Bayonne à Paris, où se retrouvaient la plupart des immigrés portugais, Lyon n’était pas la première destination rêvée pour les Portugais, ni la plus simple à rejoindre.
Aujourd’hui, avec l’aéroport de Lyon, et la facilité de l’avion, nous ne rendons plus compte des tourments que devaient affronter les Portugais des années 1960. Un voyage long et difficile, devant traverser l’Espagne, puis la France, avant d’arriver à destination.
Lyon n’était pas sur le grand axe privilégié des Portugais, entre la frontière espagnole et la première destination de l’emploi, Paris.
C’est l’industrie qui attira les Portugais à Lyon, à l’image de Clermont-Ferrand et Michelin. La majeure partie des Portugais sont arrivés à Lyon dans les années 1970, et se sont installés principalement en centre-ville où dans les zones richement industrialisées. Ces immigrés portugais venaient principalement de la région portugaise du Minho, au nord de Porto.
De nombreux Portugais « Lyonnais » ont ainsi expérimenté d’autres régions de France avant de se retrouver en région lyonnaise. La plupart étaient entre Bordeaux et Paris, mais face à la saturation de ces deux bassins d’emploi, ont trouvé des opportunités dans la dynamique région de Lyon.
Deuxième communauté portugaise de France
Avec le temps, la communauté portugaise de la région Rhône-Alpes est devenu la deuxième de France. C’était le cas en 2006, avec 54.000 citoyens Portugais Nous sommes très loin des chiffres de la région parisienne, avec ses 244.000 Portugais pour la même période.
À savoir : l’INSEE d’où sont issus ces chiffres ne prend pas en compte les doubles nationalités. Il ne s’agit dès lors que de citoyens exclusivement portugais.
Comme pour leurs compatriotes parisiens, les Portugais de Lyon étaient, aux débuts de l’immigration des années 1960 / 1970, hébergés par leurs employeurs, dans des habitations souvent précaires.
Mais ces hébergements précaires avaient un avantage par rapport à ceux du centre-ville. Ils étaient en zones semi-rurales, à la périphérie de Lyon. Un tel avantage permettait aux Portugais d’améliorer leur cadre de vie eux-mêmes, en construisant, rénovant leurs habitations.
Micro-trottoir : qui sont les Portugais de Lyon aujourd’hui ?
Aujourd’hui, les Portugais ont beaucoup plus de facilité qu’autrefois pour relier Lyon à leur région d’origine, le Minho. Avec l’avènement de l’aviation à prix accessibles et l’ouverture de nouvelles lignes, un vol de Lyon vers Porto est devenu quelque chose de banal. Ceci renforce, d’une certaine façon, les liens toujours très présents des Portugais de Lyon avec le Portugal.
Pour se faire une idée du sentiment des Portugais habitant Lyon, j’ai demandé leur avis aux premiers intéressés. Ils confirment dans les grandes lignes les études sociologiques.
Ainsi, les témoignages recueillis sur nos réseaux sociaux font état de personnes arrivées effectivement dans les années 1960 ou 1970, en ayant connu au préalable d’autres régions de France.
Il suffisait à l’époque d’une connaissance, qui invitait l’ami, la personne de la famille, à venir travailler à Lyon plutôt que d’être au chômage à Paris ou Clermont-Ferrand.
Ils venaient travailler dans la petite industrie ou le BTP pour les hommes, faire des ménages pour les femmes. Je n’ai pas retrouvé dans les études sociologiques ou dans les témoignages de personnes ayant été concierges.
Certains Portugais sont pourtant directement arrivés du Portugal à Lyon. Ils avaient des professions qui étaient recherchées. C’est ainsi le cas d’une personne polisseuse de marbre, qui a trouvé un emploi rapidement à Villeurbanne.
Les Portugais de Lyon, comme ailleurs en France, sont aujourd’hui bien intégrés à la société française, bien que ne reniant jamais leurs origines. Anthony Lopes, l’indétrônable gardien de but de l’Olympique Lyonnais, est né à Givors. Ceci ne l’empêche pas d’être pourtant l’un des gardiens de but de la Seleção, lui qui a la double nationalité.
Où est-ce qu’on peut trouver le Portugal à Lyon?
À Lyon, il existe différents endroits où l’influence portugaise se fait ressentir et où l’on peut trouver des éléments liés à la culture portugaise. Voici quelques exemples :
Quartier de la Guillotière : La Guillotière est connue pour abriter une forte concentration de commerces portugais, tels que des épiceries, des boulangeries, des restaurants et des cafés. On y trouve également des librairies proposant des ouvrages en portugais, ainsi que des associations culturelles portugaises.
Marché Saint-Antoine : Le marché Saint-Antoine, situé dans le 3e arrondissement de Lyon, propose un espace dédié aux produits portugais. On peut y trouver une variété de produits typiques comme les fromages, les charcuteries, les vins, les conserves et les pâtisseries portugaises.
Événements culturels : Lyon accueille régulièrement des événements culturels portugais, tels que des festivals, des concerts, des expositions et des manifestations artistiques. Ces événements sont l’occasion de découvrir la musique, la danse, le cinéma et d’autres aspects de la culture portugaise.
Le plus grand évènement de la communauté portugaise de Lyon est peut-être le 13 mai, lorsque la basilique de Fourvière célèbre Notre Dame de Fatima.
Restaurants et cafés portugais : Plusieurs restaurants et cafés à Lyon proposent une cuisine portugaise authentique, offrant ainsi la possibilité de déguster des plats traditionnels comme la bacalhau (morue), les pasteis de nata (petites pâtisseries à la crème), les francesinhas (sandwichs typiques du nord du Portugal) et bien d’autres spécialités.
Associations portugaises : Il existe des associations portugaises à Lyon qui visent à promouvoir la culture, les traditions et les échanges entre les communautés portugaise et française. Ces associations organisent divers événements, des cours de langue portugaise, des fêtes traditionnelles et des activités culturelles.
Sources
DIOGO, Helder : A comunidade portuguesa em França e na região de Lyon:uma evolução sociodemográfica
POINARD, Michel : Les Portugais dans le département du Rhône entre 1960 et 1970
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