Enfant qui boude
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Le langage enfantin en portugais

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Les jeunes enfants ont encore du mal à construire des mots, et c'est pareil pour les enfants du monde entier. Quels sont les mots "simplifiés" que les petits portugais utilisent ?


Quand on parle à un enfant, quand un enfant nous parle, on a tendance à utiliser un langage simplifié. Que ce soit en français, en portugais, ou même en japonais ou en chinois, tout le monde va faire ça. Pourquoi ? Parce que l’enfant n’arrive pas encore très bien à s’exprimer. On a des mots en français et en portugais qui sont très ressemblants.

Avec l’aide de la vidéo ci-dessus pour « entendre » les mots, nous allons voir dans cet article quels sont les mots les plus utilisés dans le langage enfantin.

Papá et Mamã

Le premier mot que je vous présente, c’est « papá« . En français, c’est « papa« . C’est pratiquement la même chose dans les deux langues.

Attention, la plupart des mots enfantins sera remplacé plus tard, au fur et à mesure que l’enfant grandit, par un mot un peu plus élaboré. En français, pour « papa » on ne l’a jamais fait. On dit « papa » toute notre vie, alors qu’au Portugal, « papá » sera le plus souvent remplacé par « pai », qui veut dire « père ».

« Mamã« , « maman » en français, c’est la même chose. Le tout petit enfant dira plus tard « mãe ».

Vovô et Vovó

Continuons dans les relations familiales. On aura « vovô » pour « papy » en français, et « vovó » pour « mamie« .

Alors « vovô » et « vovó », c’est assez compliqué pour un francophone pur jus, parce que pour lui, il peut entendre exactement la même chose. Quand vous savez que dans le sud de la France, ils ne font pas la différence entre le son « o » dans « rose » et le son « o » dans « coq », ça va être super compliqué pour les sudistes français de faire la différence entre « vovô » et « vovó ». Faites attention, il y en a un c’est le papy et l’autre c’est la mamie !

Mano et Mana

C’est un point commun à de nombreuses langues, le langage enfantin répète souvent deux syllabes. Nous venons de voir « papá », « mamã », « vovó » etc. Mais ce n’est pas toujours comme ça.

Une expression qui n’est pas une répétition, c’est « mano« . Ça veut dire « frère« . Et, « mana« , la soeur.

L’enfant n’utilise pas en général « mano » ou « mana » pour appeler son frère ou sa soeur. Logique, on s’appelle par nos prénoms. C’est plutôt pour parler de son frère.

« Onde está o teu mano? », « où est ton frère ? ».

Dói-dói

Maintenant, imaginons que le petit enfant se fait mal. Qu’est-ce qu’il va dire, juste après « úiii » (ouille) ? « Fiz um dói-dói« , « j’ai fait un bobo« . Ça vient du verbe « doer », qui veut dire que « ça fait mal ».

Aparté : le verbe « doer » n’existe pas en français. L’origine étymologique est pourtant la même que « douleur », mais il n’y a pas de verbe « douleurer »…

Tau-tau

Maintenant, il fait vraiment trop de bêtises le petit, et alors vous le menacez, et vous lui dites « Vais levar tau-tau« , « tu vas prendre un fessée », ou plutôt, « panpan cucul« .

« Tau-tau », c’est le bruit que ferait ma main en train de donner la fessée….

Féssée
Éducation à l’ancienne

Chichi et Cocó

Imaginons maintenant que l’enfant veut aller faire pipi. Pour « pipi » en portugais, on va dire « chichi » (au Portugal)ou « xixi » (au Brésil). Alors si vous entendez bien, le « chhhhhh », c’est le bruit quand on fait pipi tout simplement.

En revanche, attention, là c’est un faux ami, le mot « caca » en portugais existe, c’est « cáca« . Mais ce n’est pas forcément celui qui est utilisé par les tout-petits, il est un peu moins enfantin…

Fazer ó ó

« Faire dodo » en portugais, c’est « fazer ó ó« . Ce n’est pas une expression très utilisée, contrairement au « dodo » français, populaire même parmi les adultes.

Il faut dire qu’il y a beaucoup d’autres expressions pour « dormir » en portugais, avec sûrement des variantes régionales. Certains disent « xonar », qui peut s’utiliser pour ne parler que d’une sieste, d’autres vont dire qu’ils vont « para a nana », « vou nanar », entre autres !

Béu-béu et Máu-máu

Une autre façon de créer un mot d’enfant, c’est l’imitation du cri de l’animal.

Un « béu-béu », c’est un chien, c’est son aboiement. En français on pourrait dire un « ouaf ouaf », tout le monde comprendra !

Procédé identique pour le chat, qui devient « máu-máu », un « miaou miaou » en français.

Les diminutifs en -inho et en -ito

Toutes ces expressions peuvent être combinées avec les suffixes « inho » ou « ito », qui servent à rendre le mot plus mignon. Donc si vous avez « cadeira » (c’est-à-dire une chaise), si vous rajoutez à la fin « -inha » (féminin de « -inho ») pour obtenir « cadeirinha », vous êtes en train de dire que c’est une petite chaise.

On l’utilise, même en tant qu’adultes, pour donner une dimension affectueuse au mot, pas forcément en rapport avec la taille de ce qui est désigné.

Combinons maintenant ces suffixes avec les mots que nous venons de voir :

  • Dói-dóizinho
  • Chichizito
  • Maninha…

On peut ainsi construire des phrases complètement enfantines : « O Joãozinho fez um chichizito na sua caminha e vai levar tau-tau ». Je vous laisse traduire !

Maintenant, la prochaine fois que vous verrez un enfant qui utilise ces mots, vous pourrez le comprendre plus facilement !

Pour ma part, j’ai plutôt tendance à parler à un enfant presque comme à un adulte. Ce n’est pas forcément la chose à faire, mais… quand faut-il arrêter de simplifier le langage? Ce n’est qu’une impression, mais je crois que les Portugais cessent d’utiliser ce langage plus tôt qu’en France. Des mots comme « dodo », « bobo », « papa » sont bien plus présents dans le langage des adultes français que leurs équivalents portugais.


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