Construit pour servir de l'eau au Couvent du Christ, l'aqueduc se dresse aujourd'hui fièrement au beau milieu de la campagne, près de Tomar.
Je ne sais plus si je vous l’avait déjà dit, mais j’ai fait mes études à Tomar. J’y ai vécu quelques années, assez pour m’attacher de façon durable à la région, et je tenais à vous faire découvrir un monument injustement méconnu.
Cette ville, très connue pour son Convento de Cristo classé au patrimoine mondial de l’UNESCO), possède donc une autre merveille de l’architecture, que je vous présente aujourd’hui : l’Aqueduc des Pegões, qui desservait en eau le Couvent.
L’Aqueduc, Aqueduto dos Pegões Altos, ou simplement « Pegões » comme tout le monde le nomme là-bas, du nom de la localité où sont captées les eaux, est un endroit calme, où il fait bon venir se promener, si on veut avoir un regard reposé sur la nature et les paysages de la région du Ribatejo. Et comme vous pouvez le voir sur mes modestes photos, on n’est pas déçus!
C’est un superbe lieu également pour observer les étoiles, nous sommes en pleine campagne, éloigné de quelques kilomètres de la ville, loin des lumières. L’observation d’une éclipse de lune totale restera gravée pour toujours dans ma mémoire :)
Un aqueduc du XVIe siècle
L’Aqueduc n’est pas romain. Il n’est pas aussi ancien que le Pont du Gard ! Les travaux de construction ont débuté en 1593, il y a plus de 400 ans maintenant, sous le règne du Roi dom Filipe Ier (Filipe IV d’Espagne), du temps où la Péninsule Ibérique était unie sous un même roi. L’ouvrage, commencé par l’architecte officiel du royaume, Filipe Terzio, sera terminé en 1614, par Pedro Fernandes de Torres.
Construit pour servir en eau le couvent du Christ, il capte son eau de quatre sources différentes, débutant à Pegões (commune de Carregueiros), localité qui lui donne son nom. L’Aqueduc se termine 6 kilomètres plus loin, dans la « Mata Nacional dos Sete Montes » (littéralement « bois national des sept monts »), un très joli parc de la ville, juste à coté, on s’en doute, du couvent. Il sera prolongé en 1619 jusque dans le couvent lui même, au Cloître de Dom João III (Jean III).
Constitué de 180 arcs au total, 58 arcs pour la partie la plus élevée (30 m de hauteur au Vale da Ribeira dos Pegões), la construction est classée monument national depuis 1910.
C’est un monument très peu connu, et par conséquent très peu visité, totalement libre d’accès, vide de touristes. Quelque part, ce n’est pas trop un problème, tant que l’aqueduc est bien conservé, comme il peut l’être actuellement. Mais c’est tout de même dommage que les portugais, et à plus forte raison les étrangers qui viennent visiter le Portugal, ne connaissent pas bon nombre des plus beaux ouvrages d’Art qui existent sur le territoire national.
En revanche, il est vrai, il n’y a absolument aucune sécurité : on peut librement marcher sur l’aqueduc, et librement tomber d’en haut! Si vous avez des vertiges, il vaut mieux se contenter de marcher en bas, le long de la route. Pour les autres, ça vaut clairement le coup, pour apprécier le paysage, et profiter d’une expérience unique.
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