Dans le secteur hôtelier portugais, il existe de nombreuses dénominations pour un logement touristique. C'est un vrai casse-tête où même les Portugais ont du mal à se retrouver pour savoir où dormir. On vous aide !
Autrefois, les différences étaient assez simples à comprendre. Tout était une affaire de prix, avec les hôtels tout en haut de la liste des hébergements touristiques de luxe.
Sommaire
Mais depuis, le marketing et la globalisation sont passés par là.
Hostel
C’est un terme d’origine anglophone que nous avons ici, fruit de l’internationalisation. En portugais, nous aurions plutôt dû dire « Albergue », en français « Auberge ».
Ce sont des logements pas chers, souvent réduits au confort minimal : une salle de bain commune. Parfois, il s’agit même d’un dortoir.
Quand on est jeune, il n’y a aucun problème, c’est même une expérience fabuleuse. Pour les familles, c’est un peu moins pratique.
Pousada
Une pousada, c’est un endroit où l’on se repose, où l’on se « pose ». Traditionnellement, il s’agit d’un hébergement modeste, fait pour les voyageurs qui ne font que passer.
Aujourd’hui, il peut vouloir dire deux choses, diamétralement opposées.
Pousada da juventude
L’équivalent des auberges de jeunesse françaises. On peut les comparer aux hostels.
Cette dénomination est contrôlée, ne s’assume pas « pousada da juventude » qui veut ! Il faut le savoir, parce que dans les sites de recherche d’hébergements, si vous filtrez par « auberge de jeunesse » au Portugal, vous ne tomberez probablement pas sur une « pousada da juventude ». Ce que vous trouverez, ce sont des hostels.
Malgré leur nom, les pousadas da juventude ne sont pas réservées aux jeunes. Les familles sont souvent très bien venues ! Il n’y a aucune limite d’âge, à part avoir plus de 16 ans si non accompagné par un adulte.
Pour avoir un ordre d’idée, les prix par nuit sont souvent inférieurs à 20 euros. Le confort est équivalent au prix : minimal.
Mais est-ce un problème, quand on veut avant tout voyager et visiter, et ne pas passer sa journée à l’hôtel ? Le public est ainsi composé de jeunes, mais aussi de pèlerins ou de backpackers…
Nous voyons sur la photo une chambre avec des lits superposés, mais des chambres plus classiques existent également.
Pousadas de Portugal
A l’extrême opposé de la simplicité des pousadas da juventude, nous avons les « Pousadas de Portugal ». Ce nom, faussement modeste, représente ce que le Portugal a de meilleur à offrir en termes hôteliers… pour ceux qui veulent découvrir le Portugal.
Ainsi, plusieurs châteaux, palais et autres monuments historiques ont été restaurés à des fins hôtelières.
On peut ainsi dormir dans le château de Obidos ou le Couvent de Belmonte par exemple !
C’est un réseau hôtelier appartenant à l’Etat Portugais créé dans les années 1940. Il s’agissait de créer une expérience exceptionnelle d’hébergement, toujours d’actualité aujourd’hui, directement inspiré des Paradores espagnols.
Les Pousadas de Portugal mettent un point d’honneur a fournir une des meilleures expériences possibles pour les amoureux de la culture portugaise, à commencer, en plus du cadre, par la gastronomie.
Bien sûr, ce genre de prestation d’exception se paye. Nous parlons ici de prix débutant à 100 euros la nuit, mais pouvant facilement grimper à 200 ou 300 euros.
Motel
Il n’y a pas beaucoup d’ambiguïté sur ce type de logement. Motel vient de l’anglais « motor hotel », ce sont les hôtels que l’on trouve sur le bord de la route, avec de grand parkings.
Ils sont, au Portugal, souvent associés avec les « love hôtel ». Peut-être à cause de cette association, de nombreux hôtels répondant à cette définition d’hôtel « du bord de route » n’indiquent pas sur leur façade « motel ».
Les franco-portugais qui font la route entre la France et le Portugal connaissent bien ces grands hôtels, où l’on dort quelques heures avant de repartir en voiture. Leurs prix sont souvent raisonnables. Il faut dire que peu de personnes sont là pour le tourisme.
Estalagem
Il s’agit, selon la définition du dictionnaire, d’un petit hôtel à prix accessibles, où l’on peut dormir, mais aussi dîner. On s’attend à un accueil familial, au vu du peu de chambres généralement disponibles.
C’est pratiquement un synonyme de « pousada ». Et comme pour les pousadas, le nom a été détourné. Aujourd’hui, les « estalagens » sont l’équivalent des pousadas, mais en dehors du réseau officiel des « Pousadas de Portugal ».
Nous sommes donc ici bien loin de la modestie des origines du nom. Le relativement peu de chambres disponibles est là pour permettre un accueil d’exception.
Aujourd’hui, « estalagem » n’est plus qu’une dénomination commerciale un peu chic, l’équivalent portugais de « hôtel de charme ».
Quinta
Une quinta, en portugais, c’est une ferme. Un espace rural, avec une habitation et une production agricole associée. Avec l’essor du tourisme rural, d’anciennes fermes se sont converties en espaces hôteliers.
Il s’agit, dans l’esprit, d’équivalents des estalagens que l’on trouve dans les villes ou villages.
Ces fermes reconverties sont souvent des anciennes belles demeures, où vivaient les grands propriétaires terriens. Les propriétaires actuels sont même souvent ceux d’origine ou leurs descendants.
On peut ainsi séjourner dans une quinta toujours en activité agricole, et goûter et acheter la production locale. C’est souvent le cas avec les producteurs de vin de Porto !
Aujourd’hui, les quinta ne sont plus forcément d’anciennes propriétés agricoles. Abusant de la dénomination, il peut s’agir de simples hôtels avec un grand jardin. On y organise souvent des mariages.
Pensão et Residencial
Autrefois, lorsqu’une personne se déplaçait pour plusieurs jours et devait trouver un hébergement, elle choisissait une « pensão » ou une « residencial ». C’étaient des hébergements à prix raisonnables, destinés à des personnes loin de leurs villes d’origine, et qui étaient là pour travailler plusieurs jours.
En français, le mot équivalent est « pension », vous l’avez deviné.
La petite différence entre une pensão et une residencial : tandis que dans une pensão, on s’attend à pouvoir y dîner, ce n’est pas le cas dans une residencial.
Avec l’avènement du tourisme de masse, les pensions ont changé de forme. Il ne s’agit plus de la « Pensão da dona Rosa », où l’on pouvait trouver un semblant d’accueil familial entre gens en déplacement. Aujourd’hui, une pensão est un hôtel à prix raisonnables, souvent équivalents aux hostels, pour ne pas dire synonymes.
Alojamento Local et Airbnb
Alojamento local, ou, en français, hébergement local. C’est le mot générique pour tout ce qui ressemble à du Airbnb. On réserve l’appartement sur un site en ligne, on récupère les clés, on y habite quelques jours.
Ils sont réglementés et, heureusement, de plus en plus limités.
Pourquoi heureusement? Parce que le tourisme de masse est passé par là, rendant de plus en plus difficile pour une personne locale de se loger.
Hôtel
Il n’y a pas si longtemps, les hôtels étaient considérés comme étant des hébergements de luxe. Au Portugal, dormir à l’hôtel était quelque chose de prestigieux, contrairement à la residencial, pensão et autre estalagem.
Ce n’est plus trop le cas aujourd’hui, mais certains grands hôtels gardent fièrement cette dénomination.
Voyez par exemple le fabuleux Palace Hôtel de Buçaco, où j’ai eu le bonheur de séjourner. Il s’agit, selon les critères que nous venons de voir, d’un équivalent d’une Pousada de Portugal.
Les hôtels modernes, bien situés, ne disent pas autre chose : se sont des hôtels.
On est en droit à s’attendre à une prestation de services conséquente, suivant le nombre d’étoiles.
A savoir : le nombre d’étoiles portugais ne correspond pas au nombre d’étoiles français. Souvent, les voyageurs français trouvent que les Portugais ont une étoile en trop sur leur hôtel…
Maintenant, je connais les différences !
Les raisons pour avoir plusieurs noms s’estompent avec le temps. Le marketing est passé par là, et les hébergements hôteliers tendent surtout à uniformiser leurs services suivant le prix de la nuitée.
Je ne pouvais pas terminer cet article sans aborder le camping, qui se dit en portugais « campismo ». Certains « parques de campismo » sont équivalents à des résidences hôtelières de luxe. Il s’agit de fait d’un espace où certes, on pourrait planter une tente, mais qui propose surtout des bungalows qui n’ont rien à envier à un logement complet de luxe.
C’est le cas de la Quinta da Pacheca, qui propose de dormir dans des « tonneaux » de vin sur le Douro. Comptez 300 euros pour une nuit à deux quelque part en février.
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