Le Portugal est un petit pays, mais très ancien : il possède les plus anciennes frontières d’Europe. Cette stabilité temporelle des frontières est aussi une stabilité administrative importante, bien enracinée dans la culture.
La plus petite unité administrative géographique est la « freguesia », qui aurait pour équivalent en France la commune. La personne qui en est responsable après avoir gagné les élections, est le « presidente da junta de freguesia ».
Au dessus de la freguesia vient le « concelho », en Français la municipalité. Il est constitué de plusieurs freguesias, et ce qu’on appellerait en Français de « maire » se dit « presidente da câmara ». Au dessus du concelho vient le « distrito », qui est un ensemble de concelhos : les habitants ne savent en géneral pas qui est le principal responsable du distrito. Pour finir, au dessus de distrito, nous avons la « região », la région, et on ne sait pas très bien qui en est le principal responsable non plus. Ceci s’explique par le fait que seules les freguesias et les concelhos ont des élections, les élections locales (municipales). Un peu comme les Préfets en France, tout le monde connaît son Maire, mais qui connait le Préfet ?
Ceci est la division administrative classique, il en existe d’autres relativement récentes, mais pratiquement personne ne les connaît. Qui sait que le Concelho de Pombal appartient au « Pinhal Litoral » ? Pas moi, ni les habitants du lieu. Par contre, tout le monde se souvient des anciens découpages régionaux du temps du dictateur Salazar (mort en 1969), qui dit que le Concelho de Pombal se trouve dans la région nommée « Beira Litoral ». Mais cette région n’existe plus administrativement parlant, n’étant plus qu’une région « culturelle », aux frontières floues. Pensez au Berry, en France, qui n’existe plus que culturellement. Actuellement, le Concelho de Pombal, se trouvant au distrito de Leiria appartient à la région « Centro », le Centre.
Dans l’esprit des Portugais, le sentiment d’appartenance géographique à une région se situe surtout au niveau de la freguesia et du concelho. Rare est la personne qui pourrait nommer toutes les freguesias de son concelho. Ceci, parce que « dans l’ancien temps », du temps de mon grand-père (à la campagne), les gens du village d’à côté étaient quasiment considérés comme des étrangers : les jeunes flirtaient donc surtout avec les filles de leur village, sinon, ils risquaient d’être reçus à coup de cailloux. Il n’y a donc pas eu d’affinités développées entre les différentes freguesias, et les gens, s’ils se sentent bien appartenir à la freguesia de Ilha et du concelho de Pombal, ne sentent pas d’affinité particulière avec la freguesia de Abiul, qui est pourtant du même concelho.
Chaque municipalité possède son blason, que l’on retrouvera un peu partout sur les biens publics : des noms de rues aux poubelles, ou au dessus des lampadaires. En règle générale, les symboles publics sont très appréciés, on distinguera facilement le soin apporté aux plaques des noms de rues, très décoratives, ou à la signalisation du début d’une freguesia.
Pour finir, il existe des titres « honorifiques » pour les localités. Suivant certaines conditions, une localité peut être une « Vila » ou une « Cidade ». Cette distinction permet à la localité d’arborer un blason différent et d’avoir plus de prestige auprès des autres localités. Si le blason est surplombé de trois tours, c’est une simple localité. Si le blason est surplombé de quatre tours, c’est une Vila. 5 tours, ce sera une Cidade.
C’est l’Assemblée de la République qui décerne ce titre honorifique. Les localités doivent donc voir leur droit à se nommer « Vila » par l’assemblée de la République, la seule différence entre « Vila » et « Cidade » étant surtout le nombre d’électeurs présents dans la localité. D’autres raisons peuvent faire en sorte qu’une localité porte le titre de Vila ou de Cidade, principalement historiques.
Beaucoup d’anciennes Vilas, lorsqu’elles sont promues à Cidade doivent changer leurs emblèmes, leur nom ou les panneaux sur la route. La ville de Ourém se nommait avant sa promotion « Vila Nova de Ourém ».
Lorsque vous visiterez le Portugal, faites attention aux petits détails du mobilier urbain des municipalités, certains en valent le coup d’oeil.
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