Concert de Mariza à Paris, avec Tito Paris
Concert de Mariza à Paris, avec Tito Paris

Concert de Mariza à Paris, avec Tito Paris

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J’aimais le Fado.

Désormais, je l’adore. Oui, je reviens du concert de Mariza au Cirque d’Hiver Bouglione. Et c’était fabuleux. Oui. La sublime Mariza, la digne représentante de la nouvelle génération du Fado, était accompagnée par de fantastiques musiciens.

En fait, j’utilise beaucoup de superlatifs pour Mariza, mais… ce sont juste des Vrais musiciens en fait. La musique moderne que nous écoutons – trop – souvent à la télé à donné la part belle aux amateurs, qui font de l’à peu près. Lorsqu’on se retrouve face à des gens qui savent vraiment jouer ou chanter, de par leur immense talent et surtout leur long apprentissage, on ne peut que ressentir une claque.

Entrée du Cirque d'Hiver
Entrée du Cirque d'Hiver
Lustre du Cirque, richement décoré
Lustre du Cirque, richement décoré

Mariza est un condensé de talent, avec une voix mélodieuse et puissante, pleine de sentiment. Comme vous pouvez le voir sur les photos, le cadre du Cirque d’Hiver était somptueux à regarder, mais. Oui, parce qu’il y a un mais : nous étions mal assis. Ok, nous étions tout en haut derrière, dans des mini fauteuils (je me cognais les genoux contre la place de devant). De plus, un cirque, même somptueux, ne se prête pas à un Fado. Un Fado, c’est intimiste, c’est quelque chose de fort partagé entre les artistes, les fadistas, et le public. Le décor n’a pas à distraire de l’essentiel, c’est à dire la musique, et les stars de la soirée. De plus, ce soir, nous avions un son « étrange », sur certaines musiques, on entendait que partiellement notre chanteuse Mariza. Dommage.

La piste du Cirque
La piste du Cirque
Le problème, c'est qu'on était trop loin pour admirer la guitare portugaise...
Le problème, c’est qu’on était trop loin pour admirer la guitare portugaise…

Le Cirque d’Hiver n’a pas vraiment une très bonne acoustique, il n’avait pas été prévu pour ça. Mais malgré tout, le talent des interprètes est si puissant qu’il arrive à faire oublier ces handicaps de la salle. Salle qui était, comme il est évident sur les photos, archi comble. Comble d’un public mixte, avec une bonne moitié de Portugais (ah ça, il y a même eu quelques « é fadista! » dans la salle) :)

Mariza s’est adressée en Français au public, d’ailleurs, un Français qu’elle ne maîtrise pas, mais elle fait l’effort de le parler. C’est un peu frustrant de la voir avoir du mal à s’exprimer, elle qui a l’élocution d’une diva… ah mais c’est une Diva, justement. Mais je vous rassure amis portugais, elle s’est également adressée en Portugais, en s’excusant de ne pas l’avoir fait plus tôt. C’est à ce moment là qu’on comprend que la moitié de la salle était portugaise. Mais, il fallait bien qu’elle se fasse comprendre par tout le monde, et donc, elle utilisait le Français, vu que a priori, les Portugais présents parlent également le Français.

Tito Paris, chanteur et compositeur Cap-Verdien
Tito Paris, chanteur et compositeur Cap-Verdien

L’invité très spécial de Mariza pour cette série de concerts, le Cap-Verdien Tito Paris, est resté pour trois chansons : un duo et danse avec Mariza (la chance *_* ), une musique originale que je vous mets en vidéo juste après, et la fameuse musique Cap-Verdienne que Cesaria Evora a immortalisé dans le marbre de la culture mondiale, « Saudade ».

Tito Paris danse avec Mariza
Tito Paris danse avec Mariza

Cette chanson qu’il nous a jouée pendant le concert se nomme « Danca Ma Mi Criola ». C’est trop entrainant, ça donne trop envie de bouger :) c’est vraiment dommage que Tito Paris ne soit pas plus connu, c’est dingue le nombre de perles qui nous passent à côté.

Tito, pour parler encore un peu de lui, est venu au Portugal à l’âge de 17 ans, à la demande de Bana (une légende musicale du Cap-Vert), afin de jouer dans son groupe. Il connait donc bien le Portugal est le milieu de la musique portugaise. Un peu comme tout les autres Cap-Verdiens en fait, les deux pays continuent à entretenir de profondes relations d’amitié.

Lors de son interprétation de « Saudade », il a remplacé, pour faire plaisir à son public, l’endroit « São Nicolau » (patelin du Cap-Vert d’où est originaire le compositeur de la musique) par « Cabo Verde » ou, d’autres fois, par « Portugal ». C’est vrai que ça fait plaisir, mais bon, il y avait quand même derrière moi des gens qui chantaient avec le São Nicolau. Pas plus mal comme ça.

Toute la joie de chanter de Mariza
Toute la joie de chanter de Mariza

Il ne faut pas beaucoup de moyens pour jouer du Fado. Une voix, une guitare… et c’est tout. C’est limite si il n’y avait déjà pas trop de monde au concert ce soir, avec un guitariste acoustique, un bassiste, un percussionniste, et un pianiste / trompettiste, en plus de l’obligatoire joueur de guitare portugaise (mon dieu ce que j’adore cet instrument).

Le bassiste et le guitariste acoustique accompagnent Mariza
Le bassiste et le guitariste acoustique accompagnent Mariza

Ah la la… c’était vraiment dommage que je sois dos à la star des instrumentistes, le joueur de guitare portugaise, Angelo Freire. Je ne le connaissais pas avant ce soir, il me semble très jeune pour tant de talent : il nous a livré une « guitarrada » fabuleuse (c’est un solo de guitare). Il faut vraiment avoir des doigts de fée pour jouer comme il joue ! La guitare portugaise, c’est ce qui donne cette sonorité si spéciale au Fado !

Tonerre d'applaudissements
Tonerre d'applaudissements

La salle était vraiment enthousiaste, avec des applaudissements à tout rompre plusieurs fois pendant le concert. C’était magique. Toute la salle debout pour applaudir la Diva du Fado, Mariza, c’est pas tous les jours. Et dire que ce n’est que la première soirée, demain elle remet ça :)

Musique sans micro
Musique sans micro

Pour nous remercier d’avoir été un public si fantastique, Mariza et les deux guitaristes vont jouer, tenez vous bien, sans micros, sans amplis. Juste avec leurs voix et leurs instruments. Comme on en joue dans les rues de Lisbonne, quoi.

Fabuleux. Le son dont je me plaignais au début n’était plus un problème. Tout était parfaitement équilibré. La sublime voix de Mariza, malgré des problèmes flagrants de sonorisation de la salle, montait jusqu’à mes oreilles, les caressant de façon suave et mélodieuse… La salle observait un silence religieux pour l’écouter, la moindre personne qui toussait s’entendait. Ah oui, c’est clair que là, n’importe qui aurait pu gêner leur prestation.

Mais sincèrement, je préfère le Fado comme ça. Au naturel. Proche. Sans les artifices des micros, des hauts parleurs, des mauvais réglages sonores. Je suis encore estomaqué d’avoir entendu ça, c’est donc ça une vraie chanteuse… waouh.

La soirée touchait à sa fin. Mariza, après les multiples « encore », revient nous jouer, pour finir, « gente da minha terra ». Mon Dieu ce que cette musique est belle avec sa voix. Elle a tout au long du concert fait un juste milieu entre son nouvel album, « Terra », avec ses anciens morceaux. Ce nouvel album vaut vraiment la peine d’être écouté sans modération, j’aime beaucoup « Rosa Branca ». Mariza chante, mais elle danse aussi beaucoup, comme au début du Fado, qui n’est pas forcément une musique triste (du moins celui de Lisbonne).

Mercis et encores
Mercis et encores

De gauche à droite : Simon James, pianiste et trompettiste, Angelo Freire, virtuose de la guitare portugaise, Tito Paris, compositeur Cap-Verdien, Mariza, Diogo Clemente à la guitare classique, et une personne dont j’ignore le nom, je fais un appel ici. Le percussionniste aux cheveux longs, il s’appelle comment ? Mariza avait dit « Vicky » ou « Ricky », pas très bien entendu… il est très bon en plus, comme il l’a démontré lors de son solo. La dernière personne, le bassiste, Marino de Freitas.

Pour ceux qui regrettent de ne pas être venu au concert, je vous rassure, elle vient à peine de commencer sa tournée mondiale : elle fera plus de 100 concerts dans 21 pays, elle finira bien par passer près de chez vous :) Je vous laisse avec le premier clip officiel de « Terra », la chanson « Rosa Branca ».


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