C'est lui que nous devrions ériger en exemple de réussite. Ce passionné d'automobile, né à Lisbonne et portugais à 100% (j'insiste là-dessus) est le directeur général de Stellantis.
Le directeur général d’un des plus grands groupes mondiaux de l’automobile est ainsi portugais. Son parcours est exemplaire, et est accessible à quelqu’un qui est né à Lisbonne en 1958.
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Ecole Française de Lisbonne
Ses parents n’étaient pas pauvres, mais pas riches non plus. Un père expert-comptable (ou plutôt, « contabilista ») pour une compagnie d’assurances française, une mère professeur de français au Lycée Charles Lepierre de Lisbonne, il était naturel pour lui de venir étudier dans l’établissement scolaire de sa mère.
Son attachement culturel à la France était par conséquent évident, même si personne dans la famille n’était français.
Travailleur infatigable, c’est naturellement qu’il intégrera une prépa à Toulouse à l’issue du lycée, puis, l‘Ecole Centrale. Il en sortira ingénieur.
Dans la vie, Carlos possède deux qualités souvent associées aux Portugais, et qui ont fait de lui ce qu’il est aujourd’hui. Bosseur, on l’a vu, mais aussi capable de sacrifices pour parvenir à atteindre ses objectifs. Qualités qui vont l’aider toute sa vie. Nous le savons, en France comme au Portugal, pour se hisser dans les hautes sphères, il faut souvent être un héritier, avec des connaissances ou du piston.
Imaginez maintenant un petit Portugais qui débarque dans un pays qui n’est pas le sien, issu de la classe moyenne de Lisbonne… Mais l’ampleur de la tâche ne l’a jamais impressionné, et il parvint même à être boursier de la République.
Ami de José Sócrates ?
C’est quelque chose que l’on voit un peu partout dans la presse française, mais pas portugaise. Carlos Tavares serait un ami proche de José Sócrates. C’est étrange, on ne trouve rien à ce sujet. Même s’ils ont des âges très proches (Sócrates est né en 1957) et qu’ils sont tous les deux ingénieurs, les similitudes s’arrêtent là. Ils n’ont pas grandit dans la même ville, et ne sont pas, à ma connaissance, croisé pendant leurs études.
Pas de quoi dire qu’il existe une solide amitié entre les deux hommes.
En revanche, oui, de par leurs fonctions, ils se sont logiquement croisés en tant qu’adultes. Pour rappel, le groupe PSA possède une usine à Mangualde.
Renault, Nissan…
Arrivé chez Renault en 1983, c’est ici que sa carrière démarre. Il va, à force de travail (et de talent) monter dans la hiérarchie. Le succès de la Megane II, projet majeur de Renault qu’il avait piloté, le légitime pour de plus grandes ambitions au sein du groupe.
Il gravira dès lors un à un les échelons de l’industrie automobile, affichant toujours une ambition qui pouvait sembler démesurée… mais pas pour lui.
Il devient numéro 2 de Renault en 2011, juste derrière un autre Carlos, Carlos Ghosn.
En 2013, il aura un excès de sincérité, avouant aux media qu’il voulait être numéro 1 d’un grand groupe automobile. C’était, pour beaucoup d’analystes, un véritable suicide professionnel, ce genre d’ambitions ne devant pas être affichée en public.
Tavares quittera l’Alliance Renault Nissan peu après.
Groupe PSA puis Stellantis
L’année suivante, il obtient enfin ce qu’il veut. Devenir le « patron » d’un groupe automobile. Mais reprendre le groupe PSA (Peugeot Citroën), alors en quasi faillite, ce n’était absolument pas un cadeau. Pour rappel, d’autres groupes automobiles avaient déjà jeté l’éponge dans les années 2000. Rover en 2005, puis Saab au même moment que la reprise critique de PSA par Carlos Tavares.
Aujourd’hui, les résultats de Carlos Tavares aux manettes du plus grand concurrent de son ancienne entreprise sont un exemple et une fierté nationale en France. Alors oui, pour en arriver là, il a du en énerver plus d’un au sein des équipes qu’il manage. Le revers de la médaille. Un bosseur ne comprend souvent pas que l’on ne puisse pas bosser comme lui…
Un bon Portugais !
Je plaisante en disant « bon », mais Carlos Tavares est quelqu’un qui, définitivement, amène quelque chose de positif à l’âme portugaise. Amoureux des voitures, comme tant de concitoyens, il adore la compétition automobile, qu’il pratique lui-même assidument. Travailleur, comme tant de Portugais de France, n’hésitant pas à s’investir à fond dans un projet auquel il croit.
Il a des goûts simples, modestes. Certains diraient même qu’il est un ascète. En effet, il n’a pas le goût du luxe ni de l’ostentatoire. En a-t-il besoin pour prouver quoique ce soit ? Certainement pas. Ses vacances ? Au Portugal, où il s’occupe de ses oliviers, où vivent également deux de ses trois filles. Son luxe, ce sont les voitures ! Le reste, la vie mondaine, les amitiés politiques, tout ça, il s’en fiche.
Où est-ce qu’il est différent? Dans son ambition. En cela, il est semblable à un autre Portugais, qui est une raison de fierté nationale. Vous l’avez deviné, Cristiano Ronaldo.
J’aime beaucoup le footballeur, et j’aurais aimé que l’ingénieur soit au moins, lui aussi, cité en exemple lorsque l’on cherche des modèles de réussite à nos enfants.
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